A qui profite la réforme du permis de conduire ?
Le Salon de l’Auto a battu son plein… mais l’égalité d’accès à la conduite automobile ne semble plus garantie en Wallonie. La récente réforme du permis B renforce en effet les contraintes financières et administratives qui
pèsent sur la formation à la conduite. Rouler en voiture sera-t-il désormais réservé aux citoyens les plus nantis ?
En 2017, une réforme du Permis B a été initiée par le gouvernement wallon
pour entrer en vigueur dès 2018. Cette réforme modifie les conditions d’accès au Permis B au moyen de diverses mesures, comme l’obligation de passer l’examen théorique dans une des langues nationales ou en anglais
, l’ajout de nouvelles étapes obligatoires payantes pour la formation pratique à la conduite, ou encore l’autorisation de passer l’examen pratique sans stage préalable après 30h d’auto-école.
L’objectif déclaré de la réforme est d’améliorer la sécurité routière. Mais à l’analyse, les mesures prises se révèlent excluantes pour les citoyens pauvres, étrangers ou peu scolarisés tout en offrant aux citoyens nantis la possibilité d’obtenir un permis définitif après seulement 30h de conduite effectuées dans des conditions éloignées de la réalité (voiture double commande, instructeur breveté, parcours choisis).
Pour le Consortium «Mobilité pour tous», cette réforme 2018 du Permis B instaure une situation de discrimination des candidats conducteurs fondée sur la langue, le niveau de scolarité et la fortune. Les membres du Consortium demandent donc au gouvernement de repenser en profondeur le secteur de la formation à la conduite, et ceci en concertation avec les différents acteurs qui accompagnent les personnes fragilisées
professionnellement et économiquement, afin :
– De prendre connaissance des besoins spécifiques de ces personnes sur le plan de la mobilité
– De reconnaître le travail mené par le secteur non-marchand en la matière
– De favoriser la création et la pérennisation de lieux et de processus de formation à la mobilité et à la conduite adaptés aux besoins et aux ressources des personnes fragilisées
Afin de contribuer à l’ouverture de ce chantier sous la prochaine législature, le Consortium invite toutes les personnes concernées à prendre connaissance de son « Memorandum pour une Mobilité inclusive en Wallonie »… Fruit de deux ans de travail et de rencontres consacrées à la mobilité des personnes défavorisées, il propose une trentaine de mesures à mettre en œuvre pour développer une véritable mobilité inclusive en Wallonie, et ainsi restaurer l’égalité des chances entre les citoyens en matière de déplacements.
Le Consortium «Mobilité pour tous» est un réseau informel d’acteurs wallons actifs dans les champs de l’accompagnement, de l’insertion et de la formation des personnes fragilisées en difficulté.
Ses missions sont, à titre principal, d’œuvrer à la mise en place de processus de formation à la conduite accessibles pédagogiquement et financièrement pour les personnes fragilisées professionnellement et/ou économiquement
et, à titre subsidiaire, d’œuvrer au développement de la mobilité multimodale du même public. Mode d’emploi adhère à ce consortium.
La presse en parle : Vous retrouvez ces différents articles dans la Revue de presse ci-annexée.
Voici également les liens vers ces articles en ligne : Le Soir 01/02/2019, SudInfo 22/01/2019, 7sur7 22/01/2019, RTBf 22/01/2019
Voici également les liens vers ces articles en ligne : Le Soir 01/02/2019, SudInfo 22/01/2019, 7sur7 22/01/2019, RTBf 22/01/2019
Source : Consortium «Permis pour tous» – Céline Lambeau -22/01/2019